Le pigeonnier qui voulait être un château
Interlude : De l’empirique au numérique…
Le pigeonnier qui voulait être un château
Interlude : De l’empirique au numérique…
C’est en observant les appareillages de fausses pierres du rez-de-chaussée de plus près, et surtout sous un éclairage rasant qu’on découvre en périphérie de chaque pierre une bande striée. Cette bande de 2,5 cm d’épaisseur présente des stries alignées régulièrement avec un intervalle de 2 mm. Ces stries se veulent manifestement la représentation des marques laissées par la scie lors de la coupe des pierres.
S’il est évident qu’il s’agit d’empreintes laissées dans de l’enduit frais, avec quel outil les artisans de l’époque ont-ils fait ces stries ? Et surtout, comment les restituer sur les pierres qui vont être restaurées ou recréées ?
Plusieurs centaines de pierres striées sur toute leur périphérie, avec une impressionnante régularité. Ce qui signifie plusieurs centaines de mètres linéaires d’empreintes identiques. Impensable de le faire à main levée. Nous avons pensé à une sorte de peigne (peu probable) ou encore de tampon mais le moyen le plus efficace nous a semblé être un rouleau…un rouleau strieur.
Encore faut-il que ce rouleau laisse des stries fidèles à celles d’origine…alors on fait des relevés, on étudie et on fabrique.
D’abord prendre l’empreinte de ces stries, scanner cette empreinte et à l’aide de logiciels de retouche d’image : retrouver le profil. Ensuite, retranscrire ce profil en rouleau grâce à un logiciel de modélisation puis le faire imprimer en 3D. Reste à monter ce rouleau imprimé en 3D sur un manche, quelques tests et le tour est joué…
Des relevés empiriques, un passage par les technologies numériques et retour à l’artisanat… le tout au service de la restauration.